Je me suis inspirée de la composition « Oui » d’Auguste Herbin pour créer d’autres modèles utilisables en classe, qui répondent à divers objectifs : géométriques, topologiques et… artistiques.
Ils sont nombreux les artistes ayant utilisé les formes géométriques pour inventer une nouvelle forme d’abstraction. Les enfants sont très friands de ce concept artistique. De Kupka à Mondrian en passant par Kandinsky et Malevitch, les sources d’inspiration sont nombreuses pour approcher la géométrie de façon originale et s’en servir comme source de créativité.
Approche géométrique de l’œuvre d’Herbin
Évidemment, une séance est d’abord consacrée à l’artiste et à ses œuvres. L’observation approfondie de « Oui » sert à :
— Faire l’inventaire des formes géométriques utilisées et de leurs propriétés : un triangle reste un triangle, qu’il soit plus ou moins « ouvert ». Un rond demeure un rond quelle que soit sa taille. Un rectangle peut être fin et très allongé ou plus épais etc.
— Préciser les notions de sur, sous, dessus, dessous.
Ensuite un modèle de l’œuvre est distribué à chacun, avec des formes à découper. La consigne est bien sûr de reproduire la composition. L’élève va devoir réfléchir aux pièces à placer en premier, et devra pour ça repérer celles qui se trouvent en dessous.
oui auguste Herbin à reproduire
Après cette phase collective, le matériel qui suit peut être proposé à la classe en travail autonome, ou en ateliers. Selon les années, j’utilisais deux techniques différentes :
— J’avais d’abord plastifié les formes géométriques mais, vous allez comprendre pourquoi, j’ai préféré par la suite les découper dans du carton fort. L’élève reproduisait donc la composition par simple superposition. Ensuite il plaçait l’étiquette de son prénom sous son travail et prenait le tout en photo. Il faut bien sûr avoir consacré une séance au maniement de l’appareil photo et à la prise de vue. Il faut aussi qu’un appareil réservé à la classe soit toujours disponible. Une fois par semaine je prélevais les photos, en faisais des photocopies et les redistribuais aux élèves concernés qui les collaient dans leur cahier.
— Les formes géométriques à découper étaient disponibles en grand nombre dans un carton plat. Cette fois, l’élève devait tout coller, puis écrire son prénom avant de poser sa feuille dans une corbeille pour supervision ultérieure. Cette version était plus longue pour arriver au bout de la tâche, et beaucoup moins prisée des élèves.
Approche artistique
L’objectif des séances est double : laisser s’exercer la créativité des élèves mais aussi rester sur les notions topologiques dessus-dessous.
Le matériel
Une grande quantité de formes géométriques différentes et dans des couleurs variées est nécessaire pour ce travail. Pas de panique, vous n’allez pas être obligé(e) d’y passer vos soirées. Pour les rectangles, j’utilisais le modèle ci-dessous (à photocopier une ou deux fois) avec quelques épaisseurs de papier Canson en différentes teintes, et le tout était passé au Massicot.
Pour les ronds, je m’étais acheté plusieurs perforatrices de scrap, comme celle-ci. C’est toujours utile dans une classe ! Pour les triangles et les demi-ronds, une fois la page photocopiée sur du papier couleur, vous découpez grossièrement autour et laissez le reste au soin des élèves.
1e séance
La classe est répartie en groupes, avec des formes disponibles en quantité suffisante pour chacun. Les élèves créent leur œuvre en respectant deux consignes : il faut couvrir toute la surface de la feuille (format A4), et faire attention à ne pas camoufler entièrement une forme sous une autre (c’est du vécu). Voilà pour la partie créativité.
2e séance
Chaque élève se voit remettre la composition d’un autre, qu’il doit reproduire. L’objectif est ici nettement plus « géométrique », vous l’aurez compris ! On peut apporter la variante suivante : vous sélectionnez une composition par groupe (ou bien ce sont les élèves qui choisissent) et celui-ci doit la reproduire mais en changeant les couleurs. Au mur, le résultat est très joli.
À la manière d’Herbin
Les seules formes géométriques utilisées sont ici des bandes rectangulaires. Si la composition est moins artistique, le travail de reproduction est pourtant plus difficile. La règle est la suivante : les bandes sont obligatoirement juxtaposées le long d’une autre ou posées sur un bord du cadre. Les numéros 1 et 2 indiquent le début de la composition. Pour la suite, l’élève va devoir faire preuve d’un grand sens de l’observation.
Une fois la reproduction terminée (et validée), on peut laisser à l’élève le choix de décorer sa composition à la manière d’Herbin, avec d’autres formes qui viendront égayer le tout.
Quel formidable travail!!! J’ai déjà hâte de le mettre en pratique dans ma classe! Merci beaucoup et un grand BRAVO!!!
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Eh bien voilà une belle récompense pour mon travail. Merci Sandryne, ça me va droit au cœur !
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FORMIDABLE!
Je cherchais une idée pour renouveler le classique pavage ou reproduction de formes avec mes élèves autistes.
MERCI BEAUCOUP
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Votre enthousiasme me va droit au cœur ! Merci à vous !
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Superbe travail !
Merci beaucoup pour ce partage
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Ravie que ça vous plaise. Merci à vous pour votre retour.
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très bon travail
Juste une petite remarque : ce n’est pas auguste berthin mais auguste herbin le nom de l’artiste
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Ah mais oui ! Mais qu’est-ce qui m’a pris ? J’en rougis toute seule devant mon ordi. Merci merci ! Je corrige ça tout de suite.
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