Les jeux proposés aujourd’hui travaillent deux compétences différentes. Le premier est basé sur le découpage des syllabes et peut être utilisé quelle que soit votre méthode de lecture. Le second est un jeu de construction de phrases.
Tous deux me servent actuellement avec mes groupes de remédiation car « Chut je lis CP » est la méthode utilisée dans mon école de rattachement (et j’en suis très contente !). Une fois n’est pas coutume, le deuxième est entièrement en couleurs. Parfois, il est bon de se faire plaisir !
« Loup n’a qu’une syllabe »
C’est ainsi que j’ai baptisé le jeu de cartes qui suit. En fait, c’est une reprise du Mistigri, ou du pouilleux selon les versions. Les élèves peuvent jouer en ateliers sans la présence d’un adulte, grâce aux illustrations. Il s’agit surtout d’une activité d’imprégnation qui sert autant à mémoriser les syllabes que les mots utilisés dans l’album.
Le but est donc de faire des paires avec des mots de deux syllabes. Il n’y a qu’une carte qui ne peut être associée, et qui représente le pouilleux : c’est celle du loup. Les joueurs tiennent leurs cartes en éventail, sans les montrer. À tour de rôle, chacun en tire une du jeu de son voisin de gauche. S’il peut constituer une paire, il pose celle-ci sur la table en lisant le mot. L’objectif est de ne pas avoir le loup en fin de jeu, sinon c’est perdu.
Le jeu des phrases
1 Buts et règle du jeu
Il s’agit d’un jeu de plateau (en A3) avec des cartes images et des étiquettes-mots. Il peut être considéré comme un préalable à l’expression écrite, puisque le but est d’élaborer une phrase racontant l’image, et d’aller chercher les mots la constituant, en respectant leur ordre. Si l’élève est déchargé de la tâche d’écriture, les processus mis en œuvre dans la production d’écrit sont néanmoins présents : planification, organisation syntaxique, textualisation et mémorisation. La présence de l’adulte est donc nécessaire pour aider à la formulation, d’autant que le choix des mots n’est pas entièrement libre.
Ci-dessous, vous pouvez voir le panel des possibilités de phrases, qui m’a servi à élaborer le jeu. Il est téléchargeable pour servir d’aide-mémoire. Mais ce ne sont là que des propositions, modifiables selon l’inspiration des élèves.
2 Déroulement du jeu
Avant de démarrer, il faut trier les étiquettes-mots en fonction de leur couleur afin de faciliter la recherche d’étiquette quand le joueur en gagne une à placer devant lui. Elles peuvent être placées dans de petites boîtes à fond plat.
Il faudra rappeler avant de débuter qu’on ne peut utiliser que les mots appris dans les textes de lecture du loup conteur. Les joueurs tirent d’abord une carte image au hasard, et doivent élaborer une phrase la décrivant. Chacun l’énonce à tour de rôle. L’adulte vérifie que les mots choisis sont bien contenus dans le jeu, sinon il aide à reformuler. L’élève compte alors combien de mots comporte sa phrase et prend autant de petites étiquettes jaunes, vierges, qu’il place les unes à côté des autres. Cette phase l’aide à mémoriser sa phrase. Par la suite, il les remplacera par les étiquettes-mots.
Quand tous les joueurs ont terminé, on passe à la deuxième partie du jeu, avec le plateau et un dé. La case avec le loup constitue le point de départ. Avant de commencer, on peut inciter les élèves à repérer les mots de leur phrase. On peut se déplacer en tous sens, vers le haut, le bas, à droite et à gauche, et même effectuer des changements de direction. Par contre, on n’a le droit ni de reculer, ni d’avancer en diagonale.
Les cases rouges avec une majuscule sont celles des débuts de phrase, et les cases bleues contiennent les mots outils. Si le joueur tire un sur le dé, il peut se placer sur la case rouge dont il a besoin, et prend la carte mot correspondante. S’il fait six, il peut se placer sur la case « mot outil » qui lui est nécessaire. Mais attention, seulement s’il est à la recherche de ce mot car rappelons qu’il doit respecter l’ordre de sa phrase, comme s’il écrivait. Quand la phrase est reconstituée, le joueur doit encore aller chercher le point final en allant se placer sur la case-loup. Il pourra s’y rendre directement s’il fait trois avec le dé.
Qui gagne ? Pour inciter les élèves à élaborer des phrases un peu plus complexes que « La poule lit. », par exemple, on peut décider que :
– Chaque mot vaut un point.
– Le premier qui a terminé sa phrase obtient un bonus de quatre points s’il y a quatre joueurs. Le deuxième se verra attribuer trois points et le troisième deux points.
etq pour jeu des phrs plateau jeu des phrases img 3 pour phrs loup conteur
Pour aider les plus fragiles, on peut jouer en équipes. Par exemple six joueurs pour trois phrases à constituer, les partenaires étant répartis de façon équilibrée autour du plateau, comme ceci :
Ainsi, celui qui a du mal à mémoriser la phrase se la verra rappeler par son équipier quand ce sera son tour de jouer.
En surfant sur Internet, je me suis rendu compte que de plus en plus d’enseignants travaillent en ateliers au quotidien, et utilisent beaucoup la médiation du jeu. Ce qui me réjouit car je crois foncièrement aux vertus du jeu dans les apprentissages. C’était d’ailleurs le sujet de mon mémoire de spécialisation. J’espère donc sincèrement que les jeux élaborés pour mes groupes de remédiation sauront trouver leur place dans votre classe.
Alors ludiquement vôtre !
Cérianthe en classe 