à l’aide de cartes catégorielles, les élèves vont réussir à trouver toutes les écritures additives des premiers nombres.
Les préalables
Il ne s’agit pas là d’une première séance sur l’addition, ni de faire des calculs additifs. C’est l’inverse : l’objectif est de faire comprendre aux élèves qu’un nombre peut avoir plusieurs écritures et que plus il est grand, plus nombreux seront ses « costumes ».
Le matériel
C’est pourquoi j’ai cherché à créer des collections d’images thématiques qui peuvent être partagées en deux catégories, avec suffisamment de critères pour arriver à toutes les écritures additives du nombre.
Par exemple ci-dessus, on voit 6 photos de ballons :
– Il y en a un qui est plus petit que les autres. C’est d’ailleurs une balle alors que les autres sont des ballons. On arrive donc à 6 = 1 + 5
– 2 sont des ballons de baudruche alors que les autres sont des ballons durs : on obtient 6 = 2 + 4
– 3 ballons sont ronds, les autres ont d’autres formes : 6 = 3 + 3
Vous trouverez dans la fiche à télécharger les séries suivantes :
- 5 gâteaux
- 6 ballons
- 7 lunes
- 8 peluches
- 9 étoiles
- 10 alphabets entiers ou partiels
Les critères de sériation sont notées dans le fichier. Ils servent d’aide-mémoire. Pour autant, d’autres critères sont possibles, que je n’avais pas forcément vus au départ. L’essentiel est qu’ils soient cohérents et autorisent un classement en deux groupes.
Déroulement de la séance
1 Phase de recherche collective
Une première série d’images est affichée au tableau. On commence par donner un titre à la collection, puis à donner son cardinal. « Il y a 7 lunes ». Puis les élèves doivent observer les similitudes et les différences entre les images. Il est fort probable que leurs remarques induisent assez vite les sériations prévues :
– Il y a 2 lunes qui ont des bonnets et pas les autres.
– Ah oui, et les lunes sans bonnet il y en a combien ?
Les 2 photos en question sont alors séparées des 5 autres par un trait vertical. En dessous, on note le nombre d’images de chaque sous-catégorie. Puis la collection disjointe est à nouveau réunie au sein d’un grand rectangle, qui portera l’étiquette 7.
« Dans notre collection de 7, il y a donc 2 lunes avec un bonnet et 5 lunes sans bonnet. On peut l’écrire de cette façon : 7 = 2 + 5. »
Étape suivante : Les images sont sorties du rectangle, on cherche une nouvelle classification et on procède de même, jusqu’à ce que toutes les sériations possibles soient trouvées.
2 Phase de recherche par groupes
Chaque groupe se voit remettre une collection d’images. Il en note le cardinal et cherche toutes les sous-catégories possibles, comme dans la phase collective.
Étape suivante : Les groupes viennent à tour de rôle présenter leur collection et les sériations établies.
Remarques diverses
Dans un premier temps, j’avais plutôt travaillé avec des formes simples, comme celles ci-contre. Une fois que le principe est compris, ça va assez vite car les critères de sériations sont presque toujours les mêmes : forme blanche ou grise, bordure fine ou épaisse, petit ou grand… Avec un tel matériel, on vise l’efficacité et la rapidité (et je sais comme on en a besoin dans une classe). Mais mener la même séance avec des images plus complexes sort l’élève de la routine cognitive et l’entraîne à améliorer ses capacités de catégorisation.
Cela étant, si ce matériel vous intéresse, je le mets en téléchargement : etq formes pour +
Une autre remarque à propos du signe = : j’ai souvent été ébahie de constater la mauvaise compréhension de ce signe quand j’enseignais au CM. Pour les élèves, avant le signe c’est une opération, et après doit figurer le « résultat ». Ils n’en ont guère d’autre conception. Au CP, c’est une abstraction qu’on oublie parfois de considérer comme n’allant pas de soi. Les élèves qui répondent 14 à la question 9=5+? montrent bien que les signes mathématiques n’ont pas de sens pour eux. C’est pourquoi j’en expliquais longuement la signification, et y revenais régulièrement en cas d’erreur. J’utilisais pour ça l’image de la balance : le signe égal est un peu comme l’aiguille qui indique que les deux plateaux sont équilibrés. De chaque côté du signe, on doit avoir la même quantité, c’est-à-dire le même nombre, quel que soit son « costume ».
J’aimerais savoir par quelle technique vous abordez l’écriture additive des nombres au CP, et comment ça se passe avec vos élèves. Merci de partager vos expériences.