
Comme promis, cet article clôt le thème de la Russie au CE1. Mais vous pouvez fabriquer des poupées de protection pour diverses occasions, sans évoquer forcément la Russie. C’est une activité manuelle facile, ludique, et qui fera s’activer les petites mains. Excellent pour la motricité fine et vous verrez, vos élèves en raffoleront !
Pour celles et ceux qui débarqueraient par hasard sur ce blog et si le thème de la Russie vous intéresse, je vous invite à vous rendre ici pour le premier post sur le sujet, et là, pour le deuxième.

Donc, rappelez-vous, que ce soit dans le conte de Vassilissa la belle ou dans l’histoire de Matriochka, les mamans fabriquent des poupées de protection pour leurs filles en difficultés. Et si vous proposiez à vos élèves de s’en fabriquer une ? Des petites figurines à qui confier ses secrets, ses peines etc. Et rassurez-vous, même les garçons auront une poupée correspondant à leur sexe.
Je suis partie à la pêche aux modèles simples à réaliser, j’en ai trouvé plein mais me suis essentiellement essayée sur deux. Je me suis beaucoup amusée alors il n’y a pas de raison, je pense que vos loulous se régaleront aussi ! Nul besoin de coudre, vous allez voir c’est d’une simplicité extrême. Ensuite, libre à vous d’ajouter des petits plus pour faire plus « slave ».
Allez, on y va !
Nénette et Rintintin
L’histoire de Nénette et Rintintin

Grande découverte pour moi que cette histoire : Nénette et Rintintin sont des poupées de laine qui ont été très populaires vers 1918. À l’origine, c’est Francisque Poulbot, un dessinateur et affichiste français, qui a créé ces deux personnages, en 1913.
Très agacé par l’invasion de l’industrie allemande dans le domaine du jouet, il riposte à cette concurrence en commercialisant deux poupées à tête de porcelaine à qui il donne les surnoms que lui et sa femme s’attribuent.


En 1918, alors que la guerre touche à sa fin, d’innombrables figurines sont fabriquées dans les foyers avec des chutes de laine et offertes aux soldats partis au front, en guise de porte-bonheur. Les jeunes filles confectionnent des Nénette et Rintintin pour leur fiancé mais les poupées de laine servent aussi à protéger la population contre les obus allemands.

Ça devient un vrai phénomène de mode : tout le monde en fabrique, chacun se les offre. Pour en savoir plus, je joins un lien vers une courte vidéo de France 3 très intéressante : https://www.youtube.com/watch?v=l8rnxraSmgI

Alors, bien-sûr, vous pouvez utiliser le modèle des Nénettes et Rintintin pour la fabrication de vos poupées de protection russes. Mais je me dis que si j’avais eu connaissance de cette histoire quand j’avais des CP ou des CE1, j’aurais pu aborder le délicat sujet de la Première Guerre Mondiale auprès de jeunes enfants par cet intermédiaire un peu moins « plombant ». Vous ne croyez pas que cette activité pourrait être légitimement menée au mois de novembre ?
Fabrication des poupées
Cette vidéo montre bien les procédures mais selon moi, tout est trop court : les bras et la taille de la poupée : https://www.youtube.com/watch?v=Zu9YdfVlCXQ
Celle-ci apporte un petit plus avec la confection d’un corsage. J’ai pourtant hésité à l’insérer car je n’aime pas la méthode de découpe après l’embobinage. Si vous procédez de la sorte, vous risquez fort d’obtenir une jupe qu’il faudra beaucoup retailler car non équilibrée. D’autre part, je n’utilise pas la même méthode pour des bras tressés. D’ailleurs, ceux de la vidéo me semblent rachitiques. J’opère comme indiqué sur la première vidéo et je réalise les tresses une fois les bras insérés dans le corps de la poupée et la taille nouée. Mais bon, à chacun de se faire son opinion : https://www.apel.fr/famille-education/les-tutos-de-famille-education/activites-pour-les-plus-grands/pour-jouer/les-poupees-en-laine.html
Ci-dessous, je vous présente mes réalisations, auxquelles j’ai ajouté des éléments de tissu pour le côté « russe ». Comme vous allez le voir, les premiers modèles présentent quelques défauts :

Sur ce premier modèle, j’ai rajouté une jupe confectionnée dans un rond. Une fois découpé, on plie le rond en quatre, on coupe la pointe obtenue, puis on l’enfile jusqu’à la taille de la poupée et on fixe le tout avec du ruban adhésif, comme on en trouve dans certaines solderies comme Action. Pour le foulard, il faut prendre la moitié d’un carré entre 15 et 18 cm de côté. Globalement je juge cette réalisation assez réussie mais s’il avait fallu faire la version masculine, les jambes auraient été trop courtes. C’est pourquoi pour les modèles suivants, j’ai rallongé la hauteur du carton. (Je vous donne les dimensions plus bas).

Pour mon deuxième essai, j’ai donc utilisé un carton plus grand, et j’ai opté pour des bras et des jambes tressées. Je trouve le rendu assez joli. Étant donné que j’ai choisi la version jupe courte en laine, j’ai simplement rajouté un petit tablier découpé dans un carré de tissu. Par contre la jupe manque d’ampleur. En effet, il faut utiliser une partie du bas pour faire les jambes. J’ai donc augmenté le nombre de tours de laine pour le troisième modèle…
Et là, enfin, des réalisations qui me paraissent équilibrées, pour Nénette comme pour Rintintin.

La toque du garçon est confectionnée avec le contenant d’une bougie chauffe-plat venant de chez Ikea. Le modèle convient bien car il est légèrement plus haut que ceux qu’on trouve habituellement dans le commerce. L’habillage de la toque est simple à réaliser : vous découpez un carré de tissu, placez la bougie au milieu et rabattez ce qui dépasse à l’intérieur. Même pas besoin de coller, le tout est maintenu par la tête du mannequin, et le ruban adhésif.
Dimensions
Bien entendu, tout dépend de l’épaisseur de la laine. Les repères que je vous donne conviennent pour de la laine 3,5/4. J’ai donc utilisé un carton de 24 cm de longueur, pour le corps comme pour les bras. En fait, j’ai pris un livre, c’est pratique et surtout très solide. Ne surtout pas réduire les dimensions du carton pour les bras si vous souhaitez les tresser. Sinon en effet, vous pouvez retirer 3 ou 4 cm.
Pour le premier embobinage (le corps), j’ai effectué 100 tours, et seulement 60 pour les bras. 50 tours suffiront si vous ne tressez pas. Précisez aux élèves qu’il vaut mieux ne pas trop serrer la laine autour du carton (ou du livre), sinon c’est plus difficile à sortir.
Poupées en tissu sans couture

Traditionnellement, ces poupées « jetables » étaient confectionnées dans des mouchoirs carrés pour de jeunes enfants. Mais vous allez voir, on peut améliorer le principe pour en faire quelque chose de vraiment joli. (J’ai réalisé ce premier modèle d’essai dans des serviettes en papier mais je ne vous le recommande pas avec des enfants : trop fragile!)
Fabrication de base
Vous aurez donc besoin d’un carré de tissu de 23 cm de côté environ.

1. Au départ, le plier en deux de façon à obtenir un triangle. Au milieu insérer une boule de chiffon, de restants de laine ou de coton. Pour ma part, j’ai utilisé du papier toilette, très pratique pour former une boule. Puis former la tête en nouant du fil.
2. Replier légèrement les pointes horizontales puis les nouer pour former les bras.
3. Nouer le bas des pointes verticales. Vous obtenez les pieds. Pour finir, un dernier nœud au milieu du corps vous donnera la taille.
Quelques précisions techniques

Voilà ce que ça donne, de dos, avant l’attache des bras. Si vous nouez directement les poignets, les bras resteront ouverts, trop larges, avec ce dos pendant, pas très joli.
Il faut donc commencer par enrouler un peu le dos (4), remonter les bras par dessus (5) et les enrouler aussi légèrement (6). Ensuite vous passez à l’étape 2 précédente.




Voilà le résultat de face. Il n’y a plus qu’à décorer pour donner un air de moujik à la poupée.


Voici un autre modèle réalisé dans un vieux drap. Difficile avec ce genre de tissu d’obtenir une tête qui ne soit pas plissée. C’est pourquoi je vous conseille d’utiliser de la maille, ou quelque chose de très fluide. Le tissu éponge fonctionne très bien.