
Cet article vise surtout à vous proposer du matériel varié pour vos séances, quelques pistes à explorer en remédiation pour les élèves plus fragiles, et des fiches d’exercices.
Comme je vous le disais en introduction, je ne vais pas vous présenter quelque chose de révolutionnaire dans le domaine du tableau à double entrée. Simplement, je sais comme il peut être pratique d’avoir des outils prêts à l’emploi pour mener ce genre de séances. Lorsque j’avais ma classe, j’avais bidouillé des cartes exploitables en noir et blanc, avec les outils dont je disposais à l’époque.
Je me suis dit qu’il serait intéressant de vous proposer plusieurs séries de cartes réutilisables à plusieurs occasions. Je commence donc par vous les présenter. Suivront quelques idées d’utilisation et pour finir, une décomposition de la progression à mettre en place en remédiation.
Quatre séries de cartes
Chaque série comporte cinq jeux d’images à classer selon six critères. Autrement dit, les images peuvent remplir un tableau de trente cases. C’était un choix délibéré de ma part, pour pouvoir faire participer tout le monde pendant la phase collective, même dans une classe chargée. Pour autant, vous pouvez ne prendre que quatre images avec moins de critères (4×6 ou 4×5 par exemple), ou garder les cinq images en réduisant les critères (5×5 ou 5×4).
Cartes formes/couleurs
Très classique mais facile à comprendre car il y a permanence des formes et des couleurs. On obtient donc un tableau comme celui-ci :

Cartes lettres/polices
Pourquoi ne pas mettre un peu de lecture en séance de maths ? En plus, insister sur la notion de voyelle ne peut pas faire de mal : ça aide à intégrer davantage. Il faudra donc les classer en fonction de la police utilisée, mais vous pouvez vous contenter de parler « d’écriture » plutôt que de police. Les lettres sont présentées soit en majuscules, en cursive (ou en attaché), en script, en italique et en gras. Ces deux dernières notions sont sans doute mal connues des élèves mais une rapide explication suffira.







Cartes éléments de la nature/couleurs
Au départ, je me suis inspirée de la chanson « C’est l’automne », que vous trouverez dans cet article. J’ai d’abord voulu trouver des idées qui prolongeraient celles de la chanson tout en conservant le thème de l’automne, mais j’ai fini par élargir pour en arriver à ce qu’indique le sous-titre. Pour autant, vous pouvez faire référence à la chanson si vous l’avez apprise à votre classe. Je précise aussi que les séries d’images (feuilles d’arbres, champignons, fruits, oiseaux, insectes) font appel à la catégorisation, ce qui peut enclencher un autre travail sur les végétaux ou la classification des animaux. Un article est dédié à ce dernier thème, si ça vous intéresse. C’est ici.







Cartes décorations de Noël/quantité
À l’approche de décembre, je me suis dit que ça pouvait être une bonne idée de raccrocher un travail mathématique au thème du mois. À ce propos, si vous avez d’autres idées de thèmes pour des séries de cartes supplémentaires, il vous suffit de demander, je me ferai un plaisir d’élargir la palette proposée.

Utilisation des cartes
Elles servent au moment de la phase de recherche collective. Il y a plusieurs façons de procéder, que vous pouvez toutes utiliser pour varier les approches et vous assurer de la bonne compréhension du processus de lecture.
Présentation des critères
C’est la plus simple mais cette méthode suppose que les élèves aient déjà une compréhension intuitive du fonctionnement d’un tableau à double entrée : de toute façon vous allez vite vous rendre compte si c’est le cas ou non. Vous préparez un tableau à double entrée et placez les critères avant le début de la séance, comme sur l’exemple ci-dessous.

Ensuite vous distribuez une carte à chaque élève. La première étape consiste à demander à un élève de venir placer sa carte dans la bonne case, et d’expliquer son choix. Puis vous répétez l’opération avec cinq ou six élèves. Ensuite vous montrez une case et demandez quel élève détient la carte qui devrait s’y trouver. Celui qui pense l’avoir se manifeste et explique pourquoi elle correspond. Même chose, vous répétez plusieurs fois. Après quoi vous alternez les deux méthodes jusqu’à ce que tous les élèves se soient débarrassés de leur carte.
Il peut arriver que des cases restent vides : par exemple vous avez vingt-trois élèves alors que le tableau comporte vingt-cinq cases. Vous pouvez alors demander ce qui devrait se trouver dans chaque case vide, et vérifier avec les deux cartes non distribuées.
Cartes déjà placées sans les critères
Évidemment, il faut vous arranger pour que les indices donnés induisent le placement des cartes sans trop de difficulté. Un exemple vous est donné ci-dessous.

Cette méthode demande plus de réflexion et d’esprit d’analyse que la précédente, c’est un très bon exercice de logique. C’est pourquoi l’élève qui vient placer une carte devra expliquer en détails comment il en est arrivé à déterminer que sa carte va là où il pense.

Par exemple la carte « quatre cadeaux » doit être déposée sur l’avant dernière ligne car c’est celle des cadeaux, et dans la colonne où il y a quatre éléments, juste au dessus des quatre boules.
Quand toutes les cartes auront été placées, il ne restera plus qu’à poser les « titres » des lignes et des colonnes, en expliquant bien, par exemple que sur la deuxième ligne se trouvent toutes les chaussettes ou que dans la quatrième colonne il y a toutes les cartes avec quatre éléments.
Faire construire le tableau par les élèves
Vous distribuez une carte à chacun et vous laissez les élèves déambuler dans la classe pour leur faire découvrir les cartes des autres. Ensuite vous leur demandez de se grouper pour établir une cohérence en fonction des cartes qu’ils ont en main. Il y a de fortes chances pour qu’ils établissent des équipes de formes (les boules ensemble, ou les étoiles, les cadeaux etc.) plus que des équipes de quantités par exemple (ou de couleurs dans le cas des formes géométriques). Il est important que chaque équipe puisse expliquer son critère de groupement. Car s’il y a litige, il conviendra de retravailler la notion de critère. Par exemple il ne serait pas logique qu’il y ait trois groupes de formes avec un groupe de quantité (trois formes sur chaque carte).
Chaque équipe viendra ensuite placer ses cartes dans une colonne, au tableau ou au sol, puis on cherchera à coordonner le placement dans les colonnes pour établir une cohérence par ligne. Il ne restera plus alors qu’à donner un titre à chaque colonne et à chaque ligne, titre matérialisé au moyen d’une image « critère ».
fiches d’exercices


Ce n’était pas prémédité, je vous jure, mais compte-tenu de la longueur de l’article, je m’arrête là pour aujourd’hui. Je vous avais promis une mini-progression à mettre en place en remédiation, je sais. Du coup, ce sera pour le prochain article. Patience !
un grand merci !
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